Le chêne méditerranéen par excellence
Le chêne vert (quercus ilex) est le chêne méditerranéen par excellence. Son feuillage persistant confère une éternelle verdure à ses forêts appelées yeuseraies. Il dépasse rarement plus de 15m de haut, ses feuilles sont de couleur vert foncé et lustré sur le dessus, gris blanc aux reflets argentés sur le dessous. Ce détail permet de le différencier du chêne kermès dont les feuilles sont cireuses et vertes sur les deux faces : ce dernier (quercus coccifera) se distingue en outre par la cupule de ses glands aux nombreuses écailles en pointes, et par sa petite taille (pas plus de 3m).
La face blanchâtre des feuilles de yeuse permet en fait de réfléchir les rayons du soleil et lutter contre la sécheresse. De ce fait, il occupe souvent les sites les plus secs. Caractéristique des forêts méditerranéennes sur sol calcaire, il permet de maintenir un couvert forestier dans des lieux aux conditions écologiques rudes, et participe ainsi au maintien des sols.
Il a été largement exploité pour le bois de chauffe et le charbon de bois. Les dernières charbonnières, dont les marques rondes sont encore visibles sur le sol, furent abandonnées dans les années cinquante. Aujourd’hui, c’est l’un des meilleurs bois de chauffage. Les coupes régulières sont à l’origine de la structure en taillis de la chênaie verte. Elle se caractérise par les nombreuses tiges partant d’une même souche. Ses glands, comestibles, étaient appréciés à l’époque romaine : dans les campagnes, ils constituaient une nourriture d’appoint pour cochons et volailles. En période de pénuries, ils servaient à faire du café et de la farine.