Damasonium polyspermum, ou étoile d’eau à nombreuses graines, a été retrouvée par le botaniste Julien Baret sur le plateau du Cengle, à l’occasion d’inventaires naturalistes réalisés pour le Grand Site au titre de Natura 2000. Indigène de l’ouest méditerranéen où elle se cantonne, cette plante est rare et son milieu naturel menacé. Seules moins d’une vingtaine de stations sont connues en France dans le Var, l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône.
Classée vulnérable sur la liste rouge européenne et mondiale de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature, l’étoile d’eau est protégée au niveau national.
Carte d’identité
Elle appartient à la famille des Alismatacées et se distingue notamment par ses fruits regroupés en forme d’étoile, ce qui n’est pas sans rappeler l’anis étoilé (badiane chinoise), bien connu par chez nous pour ses propriétés gustatives.
L’étoile d’eau affectionne particulièrement les environnements chauds, humides et ensoleillés. Comme tous les thérophytes (plantes annuelles de la famille des graminées qui passent la mauvaise saison sous forme de graines), elle a un développement rapide mais une durée de vie très courte. Elle dépérit après la période de reproduction et ses graines germeront lorsque les conditions seront favorables, même si plusieurs années se sont écoulées. En effet, elles ont besoin d’une période de submersion au printemps. La plante se développe et grandit immergée sous quelques centimètres, puis, lorsque l’eau aura baissé, elle fleurira et fructifiera en bordure de flaque.
Ces conditions indispensables se retrouvent dans l’écologie des mares temporaires méditerranéennes, mais pour être complètement propices, elles doivent se combiner avec d’autres facteurs comme l’absence de plantes concurrentes lors de la germination, une moindre salinité de l’eau…
Les mares temporaires, un habitat à protéger
Le climat méditerranéen produit des phénomènes intenses où les pluies peuvent être brutales et soudaines. De violents orages génèrent des mares qui s’évaporent aux ardeurs de l’été. Longtemps elles ont été considérées comme des marécages insalubres ou sans intérêt. Les hommes les ont parfois asséchées pour les cultiver et d’autres fois transformées en réserves d’eau permanentes. Pourtant, ces milieux originaux hébergent de nombreuses espèces protégées comme les très rares salicaires à trois bractées (Lythrum tribracteatum) ou le crapaud Calamite (Bufo calamita) dont la conservation est un enjeu très fort.
L’un des objectifs sur le site Natura 2000 Sainte-Victoire est d’inventorier et de préserver voire de restaurer ces zones patrimoniales.