Au-delà des fortes températures relevées, l’été 2022 est surtout marqué par la durée de la canicule. Conséquence : une sécheresse très préoccupante pour la végétation des massifs Concors Sainte-Victoire.
Pourtant, notre végétation méditerranéenne s’est adaptée depuis longtemps à des épisodes de chaleur et de sécheresse. Elle a développé des stratégies ingénieuses et mis en place des mécanismes de protection pour répondre à ce stress : feuilles étroites et vernissées pour réduire l’évaporation, présence de poils sur les feuilles pour capturer la moindre humidité, y compris leur propre transpiration, feuillages persistants qui exonèrent l’arbre de reconstituer sa frondaison au printemps, plantes aromatiques qui se protègent des UV par la brumisation d’huiles essentielles…
Une végétation flétrie, asséchée et jaunie
Les buis se teintent d’une couleur orangée et certains arbres laissent apparaître en hauteur des branches sèches, sans feuille. On appelle ce phénomène « une descente de cime ». La majorité des arbres feuillus (chênes blancs, érables de Montpellier et même certains chênes verts) commencent à laisser sécher et tomber leurs feuilles. C’est comme si l’automne arrivait avant l’heure.
Une faune en difficulté
De son côté, la faune du territoire s’adapte tant bien que mal à cette situation exceptionnelle. Lors de leurs patrouilles, il arrive fréquemment aux gardes nature du Grand Site Concors Saite-Victoire de croiser des sangliers ou des chevreuils qui se déplacent en pleine chaleur en quête du moindre trou d’eau stagnante pour s’abreuver, alors qu’ils devraient rester à l’abri pour se protéger des hautes températures. Par ailleurs, l’assèchement des cours d’eau impacte aussi la faune aquatique comme les amphibiens ou encore les insectes aquatiques et la micro faune benthique.
Un constat à l’échelle nationale
Ne nous fions pas au niveau d’eau du Lac de Bimont. Sa hauteur record est trompeuse. Cette eau translucide qui provient du Verdon est stockée par un barrage. Mais en amont des gorges du Verdon, la situation hydrologique est catastrophique.
Et au niveau national, la situation est également alarmante. En juillet, la France a connu en moyenne un déficit pluviométrique d’environ 84%.
Alors que le mois d’août enregistrait déjà une troisième vague de chaleur installée sur le pays, l’arrivée de l’automne marque enfin l’achèvement de cette période de sécheresse et de canicule intense. Celle-ci aura certainement modifié notre regard sur la pluie : averse, ondée, bruine, crachin, saucée… quelle que soit leur forme, du moment qu’elles restent raisonnables, les précipitations sont attendues avec impatience.
En espérant dire le plus souvent possible : ENFIN LA PLUIE !!!