Cette année encore quatre aiglons sont nés sur le territoire du Grand Site de France Concors Sainte-Victoire !
Ces naissances viennent récompenser le travail de suivi et de surveillance réalisé par l’équipe du Grand Site en partenariat avec le Conservatoire d’Espaces naturels de Provence Alpes Côte d’Azur (CEN PACA) depuis plus de vingt ans sur la montagne.
Les aiglons ont été bagués et équipés de balise gps dans la cadre du “programme personnel de baguage” porté par Cécile Ponchon (CEN PACA) et l’appui d’Alain Ravayrol (association la Salsepareille) sous contrôle du Centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux (CRBPO) du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Ce programme de suivi est financé par des crédits européens et français afin de mieux identifier les causes de mortalité de ces aiglons mais aussi cartographier leurs zones d’erratisme.
Au-delà de cette réussite, un nouveau couple d’Aigle de Bonelli est en voie d’installation sur notre territoire. Ce couple composé de deux jeunes oiseaux a construit une aire dans un nouveau secteur portant ainsi à trois couples l’effectif du site Natura 2000 Montagne Sainte-Victoire. Si ce couple ne s’est pas reproduit dès cette année, cela est lié à un manque d’expérience habituel chez cette espèce (maturité sexuelle à 4/5 ans). L’espoir est grand de le voir s’installer durablement et de mener un ou deux jeunes à l’envol dès l’année prochaine.
Ce succès de reproduction de longue date est aussi le fruit du respect des zones de quiétude mise en place chaque année entre le 1er janvier et le 15 juillet par l’ensemble des usagers de la montagne.
Ce constat bien que très positif ne doit pas nous laisser penser que la partie est gagnée d’avance, la forte augmentation de la fréquentation de nos massifs est là pour nous le rappeler, il faut continuer de transmettre aux utilisateurs des espaces naturels ce message basique mais tellement important :
Ne sortons pas des sentiers balisés, n’essayons pas de créer de nouveaux itinéraires ou de nouveaux accès qui grignotent peu à peu le territoire de vie de notre faune sauvage, tenons nos chiens en laisse, soyons discrets, respectons les fermetures temporaires d’espaces naturels. En en un mot soyons responsables et conscients de notre impact sur la nature.
Les quatre jeunes nés cette année vont rester sur leur site de naissance jusqu’à la fin de l’été sous le regard protecteur de leurs parents ; ils vont apprendre à leur contact à voler, à chasser, à devenir autonome avant de quitter les lieux et de continuer à écrire l’histoire de l’Aigle de Bonelli ici ou ailleurs.
Un oiseau protégé car en danger critique d’extinction
L’Aigle de Bonelli bénéficie d’un statut de protection très important. En effet, c’est l’un des oiseaux les plus menacés de France, classé en danger critique d’extinction (CR) sur la liste rouge de l’UICN. Alors que sa population comptait environ 80 couples au début des années 60, seuls 22 couples étaient dénombrés en 1999, date à laquelle l’espèce a fait l’objet d’un plan national d’action.
Animé par le Conservatoire des Espaces naturels PACA (CEN PACA), ce plan vise à protéger les individus, renforcer le succès de la reproduction, améliorer les connaissances sur l’espèce et développer la sensibilisation.
Bien que l’état de conservation des populations de ce rapace reste très fragile, ces mesures de protection s’avèrent efficaces, puisque 42 couples ont été recensés en France en 2021. Elles permettent également la protection de l’ensemble de la chaîne trophique, des espèces animales et végétales présentes dans le milieu naturel environnant.