Les 6 et 12 décembre 2019, les écoliers de Puyloubier ont réalisé un jardin aux papillons dans le cadre d’un atelier animé par trois gardes nature du Grand Site Concors – Sainte-Victoire (GSCSV).
Ce projet, coordonné par le service Patrimoine du Grand Site Concors Sainte-Victoire qui anime les sites Natura 2000 « Montagne Sainte-Victoire », s’est inscrit dans la continuité des travaux de réhabilitation des restanques engagés par la commune de Puyloubier au départ du GR9 au pied de la montagne.
À cette occasion, les élèves des classes de CP au CM2, ont pu découvrir les plantes et papillons des garrigues mais aussi l’utilité de la préservation des insectes qui sont à la base de la chaîne alimentaire. Dans l’avenir, ce jardin servira de support à des animations scolaires de sensibilisation à l’environnement.
Recréer un espace naturel pour privilégier la présence d’insectes notamment des papillons
Sur la dernière restanque, les élèves ont planté différentes espèces selon un plan paysager : ciste cotonneux , lavande, romarin, thym, pistachier térébinthe ou encore aristoloche pistoloche. Cette dernière est une petite plante vivace aux curieuses fleurs marron allongées qui constituent la principale plante-hôte du papillon protégé la proserpine (zerynthia rumina ). Dès que celui-ci prendra son envol en avril/mai, il reviendra pondre ses œufs sous les feuilles et fleurs de ces plantes et ainsi se renouvellera cette espèce, modérément présente en garrigue
Pendant que certains enfants procédaient aux plantations d’autres dessinaient la restanque pour conserver une trace de leur réalisation.
Pendant les travaux, Matthias, le Garde nature, a procédé à une présentation de l’anatomie et des cycles de vie des différents papillons, de nuit ou de jour, rencontrés autour de la Sainte-Victoire.
Les élèves ont ainsi appris par exemple qu’en France, si l’ensemble des papillons sont classés dans l’ordre des lépidoptères, ceux de nuit sont appelés hétérocères (4 800 espèces) et ceux de jour rhopalocères (265 espèces). Sur Sainte-victoire, prés de 125 espèces de jour ont été répertoriées !
Aujourd’hui, les inventaires réalisés sur les papillons de jour servent essentiellement à connaître l’état de la biodiversité des milieux naturels. En effet, de nombreuses espèces de plantes ont besoin des insectes pour assurer leur reproduction par la dissémination des pollens. Sans cette propagation, de nombreuses espèces auraient déjà disparu.
La reproduction des plantes s’opère par le passage des insectes d’une fleur à une autre à la recherche de nectar. Parmi ces insectes, les papillons contribuent largement à la fécondation aux côtés des abeilles notamment parce qu’ils assurent la pollinisation des fleurs en forme de tube étroit seulement accessibles par leur longue trompe. Lors de leur plongée pour aspirer le nectar, tête et trompe les premières jusqu’au fond du réceptacle, les insectes frottent leurs corps et leurs pattes – poilus – aux étamines qui supportent les anthères (« poches » de pollen) et collectent ainsi les graines de pollen avant de les emporter vers d’autres fleurs qui au contact de ce pollen étranger, mais de la même espèce, pourront être fécondées et donner des fruits ou graines.
Les enfants de Puyloubier ont apprécié ces journées consacrées à la nature et à la biodiversité. Ils ne manqueront pas d’y revenir au printemps prochain pour observer l’évolution de leur plantation et les premiers papillons.
Renseignements : Nicolas Tomei, chargé d’opération biodiversité et patrimoine culturel
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